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6.5 Le point d’interrogation

6.5.1 Fonctions principales

Les principales fonctions du point d’interrogation sont les suivantes :

Il termine toute phrase exprimant une interrogation directe :

  • Que s’est-il passé?
  • Vos employés sont-ils intéressés?

À noter que l’interrogation indirecte ne se termine jamais par un point d’interrogation :

  • Je me demande ce qui s’est passé.
  • Il aimerait savoir combien d’heures vous avez consacrées à ce travail.

Il figure à la fin des phrases affirmatives ou négatives qui, par l’intonation, expriment une véritable interrogation :

  • Tu viens?
  • Ils ne vous dérangent pas?

Il suit entre parenthèses un mot ou un élément quelconque de la phrase qui paraît douteux :

  • Il a vendu dix mille exemplaires (?) de son roman.

À noter que l’ensemble formé par le point d’interrogation et les parenthèses s’espace comme un mot ordinaire et qu’il n’y a pas d’espace de part et d’autre du point d’interrogation.

Il peut figurer entre parenthèses pour remplacer les dates de naissance ou de décès qui sont inconnues, ou accompagner celles qui paraissent douteuses :

  • Omer Boivin (? — 1830)
  • Adèle Bouchard (1714? — 1750)

Il est également possible d’utiliser le point d’interrogation sans parenthèses pour signaler simplement un chiffre manquant :

  • 18?4

Pour exprimer divers sentiments, dont la surprise et l’incrédulité, on peut doubler le point d’interrogation, le tripler, ou encore le combiner avec le point d’exclamation :

  • Elle est fâchée parce que j’ai oublié la date de son anniversaire??
  • Il a gagné le gros lot, et il continue de travailler?!!

Il convient de noter que ce procédé, dont l’abus dénote souvent la pauvreté du vocabulaire plutôt que l’originalité du style, n’est pas à recommander dans la langue administrative (voir aussi 6.6.6 Répétition du point d’exclamation).

6.5.2 Série d’interrogatives

En principe, quand une phrase comporte plus d’une proposition interrogative, on met un point d’interrogation après chaque proposition si on considère que chacune d’elles forme un tout ou appelle une réponse différente :

  • Êtes-vous allé à Jasper? Y avez-vous fait du ski?

Si les propositions forment un bloc concourant à l’expression d’une même idée, on met un point d’interrogation à la fin de la phrase seulement. Dans ce cas, les propositions sont souvent réunies par une conjonction :

  • Aimeriez-vous faire de la plongée sous-marine dans les Antilles, ou préféreriez-vous faire du ski à Banff?
  • Ce pays ne présente-t-il pas un déficit extrêmement élevé, un taux de chômage alarmant et une inflation galopante?

6.5.3 Auriez-vous l’obligeance de…?

Certains recommandent l’emploi du point d’interrogation après des tours comme Auriez-vous l’obligeance de…, Voulez-vous…, tandis que d’autres le déconseillent. Les premiers font valoir que la forme est interrogative; les seconds, que le sens ne l’est pas. Comme les deux raisonnements se valent, il convient de tenir le point d’interrogation pour facultatif dans ce genre de phrase :

  • Auriez-vous l’obligeance de nous retourner le formulaire dûment rempli au plus tard le 20 mai prochain?
  • Voulez-vous soumettre le présent manuscrit aux membres de votre équipe et me faire part de leurs observations le plus tôt possible.

6.5.4 Dans les titres

À la différence du point final, le point d’interrogation peut figurer dans les titres, où sa présence est parfois exigée par le sens même de l’énoncé :

  • Aimez-vous Brahms?
  • Qui a peur de Virginia Woolf?

Les titres commençant par les adverbes interrogatifs comment et pourquoi ont parfois la valeur d’une interrogation indirecte qui serait pour ainsi dire privée de son support — comme si le mot voici était sous-entendu. Ces titres ne se terminent pas par un point d’interrogation :

  • Comment attirer les oiseaux dans son jardin
  • Pourquoi il ne faut jamais donner de conseils

6.5.5 Majuscule ou minuscule?

On met une majuscule au mot qui suit le point d’interrogation si l’on considère que le point d’interrogation termine la phrase; une minuscule si l’on considère que la phrase se poursuit. C’est ainsi que l’incise faisant suite à une proposition interrogative doit obligatoirement s’écrire avec une minuscule initiale (voir aussi 6.5.6 Le point d’interrogation et les autres signes) :

  • Devrais-je me mettre à la recherche d’un emploi?, me suis-je demandé.
  • Quand finirons-nous d’entendre parler du déficit? Quand il n’y en aura plus, sans doute.

La majuscule, qui signifie que l’on prête au point d’interrogation la valeur d’un point, a pour effet d’accentuer le caractère distinct de chaque élément. Quant à la minuscule, qui montre que l’on assimile le point d’interrogation à une virgule ou à un point-virgule, elle fait mieux ressortir l’enchaînement des idées. L’intention de l’auteur est le facteur déterminant :

  • Qui sera le nouveau chef? On ne le sait toujours pas.
  • Est-il déçu? je me le demande.

Ces observations valent également pour les cas où plusieurs propositions interrogatives sont juxtaposées :

  • Est-ce un chef? un révolutionnaire?
  • Que peut-on faire dans les circonstances? Rationaliser? décentraliser?

6.5.6 Le point d’interrogation et les autres signes

Le point d’interrogation se confond toujours avec le point final :

  • Abolirons-nous ce service? (Les employés commencent à s’inquiéter.)

Le point d’interrogation, suivi ou non des guillemets, tient lieu de virgule lorsqu’il précède une incise ou qu’il coïncide avec la fin d’une proposition intercalée :

  • Quelle est la meilleure solution? me suis-je demandé.
  • Il a juré, pourquoi douterais-je de sa parole? qu’il ne savait rien.

Cependant, certains auteurs ou imprimeurs couplent la virgule et le point d’interrogation :

  • Dans l’ordre : possible, pourquoi pas?, faut voir, tout se marchande et… elle en a vu d’autres (L’Express).
  • « À quoi sert un bébé? », répondit l’inventeur (Le Nouvel Observateur).

Les deux façons de faire sont acceptables; l’important est d’être uniforme. Noter, dans le dernier exemple, que le point d’interrogation qui fait partie d’une citation guillemetée figure à l’intérieur des guillemets. S’il fait partie de la phrase principale, il est placé à l’extérieur des guillemets (voir aussi 7.2.3 Phrase complète) :

  • Qu’entendez-vous par l’expression « zone de rusticité »?